Requiem de Berlioz en la Philharmonie de París

«Toujours dans cette alternance tension-détente, désespoir et méditation, le Quaerens me instaure, dans un murmure, un fervent dialogue entre les voix d’hommes et de femmes qui conduit au bouillonnant et dramatique Lacrymosa, remarquablement conduit par Heras-Casado dans un constant souci d’équilibre entre l’orchestre, dominé par les fanfares, et le chœur entier.

Plusieurs éléments se conjuguent pour faire de cette lecture de Pablo Heras-Casado, un des grands moments de cette année Berlioz. La grande salle de la Philharmonie, tout d’abord, dont le volume et l’acoustique autorisent toutes les audaces et une spatialisation notable du son, particulièrement bienvenue dans cette œuvre. A cela vient s’ajouter toute la science du chef espagnol dans le domaine lyrique, constamment soucieux des équilibres, il propose dans cette interprétation une vision en totale adéquation avec les souhaits du compositeur, mêlant une théâtralité sans outrance à une science des couleurs orchestrales, magnifiée par sa direction claire précise et engagée. Il souligne les contrastes et les nuances, fait s’affronter l’effroi et la douceur, fait rugir les cuivres, gronder les timbales, étinceler les bois et chanter les cordes, ici convulsives, ailleurs mélancoliques.»

Resmusica

«On est frappé par la grande variété de climats que Pablo Heras-Casado parvient à créer dans cette œuvre que Vigny qualifiait de « belle et bizarre, sauvage, convulsive et douloureuse ». Les passages les plus recueillis sont dépourvus de toute mièvrerie hors de propos et le chef espagnol y maintient une grande tension dans les dynamiques. Dans les tuttis fracassants du Dies iræ, la vibration sonore, qu’on ressent jusque dans l’assise de son siège, est telle qu’on jurerait que l’Apocalypse est effectivement imminente. Les roulements successifs des nombreuses timbales, alignées au dernier rang de l’orchestre, saisissent d’effroi. De plus, la spatialisation intelligente (les pupitres de cuivres sont répartis à différents endroits de la Philharmonie) contribue à envelopper l’audience d’un grand sentiment d’urgence dramatique.»

Classic Agenda