Il dirige “Carmen” au Festival d’Aix – Pablo Heras-Casado : “Il faut aller au-delà du formalisme sous peine de mourir”

DestiMed.fr

Une chose est -presque- certaine, la production de « Carmen  » au Grand Théâtre de Provence devrait faire parler d’elle. Tout comme la majorité des œuvres travaillées scéniquement par Dmitri Tcherniakov à qui l’on doit le très controversé « Don Giovanni » de 2010 à l’Archevêché, repris en 2013.

Un metteur en scène qui, dans sa note d’intention, écrit : « Aujourd’hui, on a besoin de croire à cette histoire et de comprendre en quoi elle se rapporte à nous. Aussi ce spectacle parlera-t-il de nos contemporains : émotionnellement désabusés, nourris d’expériences environnantes amères, remplis de désespoir et d’ironie. Ils n’ont aucune innocence, ils ne sont pas dans une ignorance bienheureuse, ils comprennent à quelle histoire ils prennent part. (…) Les personnages de notre spectacle ne sont pas exactement les héros de l’opéra Carmen, mais c’est en se retrouvant à l’intérieur de cette histoire célèbre qu’ils se laisseront peu à peu emporter par elle et qu’ils commenceront à la vivre intensément. L’histoire de Carmen deviendra alors pour eux la meilleure des thérapies.  » Foin d’espagnolades et de robes andalouses : arrivez en ayant oublié toutes vos références… Alors il nous a semblé intéressant de nous tourner vers Pablo Heras-Casado, le directeur musical, tenant de la rectitude de la partition qui nous a confié sans détours son sentiment à propos de la mise en scène de Tcherniakov. « Ce qu’il fait est très intense, très dramatique. C’est du grand théâtre musical sans aucun moment décoratif, avec une dramaturgie forte. C’est différent et intelligent…  » Un sentiment d’autant plus positif que : « Dmitri aime et respecte la musique. Nous formons un duo très heureux, chacun respectant et facilitant le travail de l’autre…  » Et le maestro de poursuivre : « Il ne faut pas voir des idées fixes ; il faut aller au-delà du formalisme. C’est ce qui m’intéresse. Sinon on est mort . Et ce qui est vrai pour l’opéra l’est aussi pour le concert. Il faut chercher de nouvelles voies dans la musique, c’est ce qui lui permet de vivre.  »

More at DestiMed.fr